Un week-end de transmission de bénédictions
Déc 18, 2024
Voici un extrait d’une conférence donnée par Vénérable Guéshé Kelsang à l’occasion de l’inauguration du premier temple kadampa, le 1er août 1997.
« Dès le début, nous avons conçu cet édifice en le basant sur le mandala de Bouddha Hérouka, le bouddha de la compassion du tantra du yoga suprême. De ce point de vue, il a de nombreuses qualités prééminentes qui indiquent que ce n’est pas une construction ordinaire.
Le temple a quatre portes et ses murs sont ornés de huit signes auspicieux. En haut du mur, de chaque côté, se trouvent un cerf, une biche et une roue du dharma. Tout en haut du temple se trouve un vajra en or à cinq branches. Toutes ces qualités spéciales prééminentes indiquent que ce temple est un lieu saint.
Les quatre portes symbolisent les quatre portes de la libération. Ce sont quatre types différents de réalisations de sagesse expliquées dans L’essence du Vajrayana. Ce sont les quatre portes par lesquelles nous entrons sur la voie de la libération. Ce sont les compréhensions fondamentales qui sont les méthodes pour atteindre la libération permanente de la souffrance.
Les quatre portes ont le même symbolisme que les quatre visages de Hérouka. Elles nous enseignent que si nous voulons atteindre la libération permanente de la souffrance, nous devons entrer par ces quatre portes, c’est-à-dire construire quatre réalisations particulières de la sagesse qui comprennent la vérité ultime des choses ; qui comprennent directement la manière dont les choses existent réellement.
Par conséquent, les quatre portes nous enseignent la voie spirituelle. Chaque fois que nous voyons l’une des quatre portes du temple, elle nous rappelle que, si nous voulons réellement atteindre la libération permanente de la souffrance et des problèmes, nous devons franchir l’une des quatre portes de la libération. Chaque fois que nous entrons, nous imaginons : « Je franchis maintenant la porte, l’entrée de la libération. » Ceci créera une empreinte spéciale, ou potentiel, ou karma, dans notre esprit.
Il existe de nombreuses explications détaillées des quatre portes. Dans le soutra, il existe trois portes de la libération, mais dans le tantra du yoga suprême, elles sont quatre. Ceci n’est cependant pas contradictoire. Nous pourrons comprendre cela plus en détail ultérieurement.
Ce temple est entouré de huit signes auspicieux :
Ils nous montrent la manière de progresser sur la voie bouddhiste de l’illumination.
L’ombrelle symbolise l’ombrelle de la communauté bouddhiste et nous enseigne que ceux qui désirent sincèrement progresser sur la voie bouddhiste de l’illumination commencent par entrer dans la famille bouddhiste, ce qui signifie prendre refuge en les trois joyaux et devenir bouddhiste.
Cela ne veut pas dire que les bouddhistes sont bons et que les autres ne le sont pas, mais plutôt que ceux qui souhaitent progresser sur la voie bouddhiste de l’illumination devraient entrer dans le bouddhisme, parce qu’à l’extérieur du bouddhisme vous ne pouvez pas progresser sur la voie bouddhiste !
Nous devons ainsi y entrer sans hésitation, sans doute, avec une confiance à cent pour cent, entrer, puis aller dans une seule direction, puis chaque année, année après année, mois après mois, vous pouvez faire des progrès. Ainsi la chose la plus importante est d’entrer dans le bouddhisme, puis de comprendre comment s’engager, progresser et mener à terme les étapes de la voie de l’illumination.
Le poisson symbolise l’harmonie et la paix et il nous enseigne que, sous cette ombrelle, vous devriez toujours vivre dans l’harmonie et la paix. Chaque fois que vous voyez un poisson, s’il vous plait, rappelez-vous ceci, c’est très important.
Ce n’est pas que pour les bouddhistes : chaque communauté, société, famille, les groupes qu’ils soient grands ou petits, chaque individu devrait vivre dans l’harmonie et la paix, bien sûr c’est important. Aussi les deux poissons qui jouent vous le rappellent, vous montrent comme ils sont heureux, en paix et en harmonie. Même si ce sont des animaux, ils sont tellement contents dans la paix et l’harmonie, alors bien sûr, c’est pareil pour nous !
Le vase symbolise la richesse et nous enseigne que les pratiquants bouddhistes prennent toujours plaisir aux richesses intérieures de votre foi, votre discipline morale, votre étude et pratique du dharma, l’aide que vous apportez aux autres, votre sentiment de honte, votre considération pour les autres et votre sagesse. Ce sont les sept richesses.
Bien sûr, en temps normal, tout le monde considère que la richesse extérieure, l’argent et les conditions extérieures sont importantes, mais les pratiquants bouddhistes croient que la richesse intérieure est plus importante parce que cette richesse rend votre esprit heureux tout le temps et vous aide dans cette vie et dans les vies futures.
La première richesse, la foi en le saint dharma, rend notre esprit paisible, calme et pur. Nous percevons ainsi tout comme étant pur. Il n’y a alors aucune difficulté, aucune base pour faire l’expérience de problèmes, parce que si notre esprit est pur, nous percevons tout comme étant pur. Si notre esprit est impur, négatif, en colère, jaloux, ou avec toute autre vue erronée, nous percevons alors tout comme étant mauvais, déplaisant, et alors les critiques, les conflits, les disputes et les discordes, et toutes les autres difficultés surgissent à partir de cet esprit impur. La foi rend notre esprit pur, et ainsi nous devenons des êtres purs.
Tandis que la foi en le saint dharma rend notre esprit pur, la pratique de la discipline morale rend nos actions, physiques ou verbales, pures. De cette manière ces types de richesse intérieure vous transforment en un être pur, un être saint.
L’étude et la pratique du dharma sont la richesse la plus importante parce que la sagesse est très bénéfique. Elle vous protège, vous et les autres, elle vous enseigne tout.
Venir en aide aux autres, c’est donner des objets matériels, des enseignements du dharma, de l’amour, la protection, ou non peur, tout ce qui peut être bénéfique pour les autres. Ces actions viennent de notre bon cœur et sont des qualités intérieures tellement belles et magnifiques.
La cinquième richesse, le sentiment de honte, est une qualité mentale intérieure qui pense toujours, par exemple, « je ne peux pas commettre ces mauvaises actions, parce que je suis bouddhiste, parce que je suis un pratiquant, … » etc., ou « je ne peux pas tuer des gens parce que je suis un être humain », « je ne peux pas détruire la vie spirituelle des autres, le bonheur des autres, parce que je suis un pratiquant spirituel… », etc. C’est une qualité intérieure, une richesse très spéciale.
De nombreuses personnes dans ce monde détruisent les vies, les environnements, les plaisirs des autres, parce qu’ils n’ont pas de sentiment de honte. Le sentiment de honte est donc une richesse intérieure très particulière qui rend les gens particulièrement remarquables.
Avec la considération pour les autres, nous pensons, par exemple, « Je ne peux pas commettre de mauvaises actions parce que d’autres vont souffrir. Je ne peux pas faire de mal aux autres parce qu’ils vont souffrir », en pensant toujours que les autres ont de l’importance. Par exemple, « Je ne peux pas tuer parce que cet être va souffrir », « Je ne peux pas voler parce que cela causera du tort à certains », « Je ne peux pas détruire le bonheur des autres parce que leur bonheur est important ». Ce genre d’attitude est une richesse intérieure très spéciale. Elle nous rend spirituellement riche.
La sagesse est la plus grande richesse, notre meilleure amie. La sagesse est la plus grande richesse parce qu’elle peut être utilisée en toute situation, dans tout pays. Il n’y a aucun danger qu’elle soit dérobée par des voleurs. La sagesse peut être utilisée en toute situation. La sagesse est la meilleure amie pour vous aider. Elle vous dit tout ce que vous devriez faire ou ne pas faire. Si vous avez la sagesse intérieure, vous n’avez pas besoin des conseils des autres, votre sagesse vous dit tout, votre direction, là où vous devez aller, et ainsi de suite.
La vase symbolise donc la richesse et nous enseigne de toujours apprécier la richesse intérieure, telle que la foi et la sagesse. Il ne faut pas trop saisir et attendre du bonheur des plaisirs extérieurs, parce que nous ne savons pas s’ils vont nous rendre heureux ou nous faire souffrir. Bien sûr nous avons besoin de bonheur humain, mais nous avons aussi besoin de moins de saisie, de moins d’attachement. Prenez plutôt plaisir à la richesse intérieure, alors il n’y pas de danger, vous serez toujours heureux.
La fleur de lotus symbolise la pureté. Elle indique qu’il nous faut de faire de grands efforts pour devenir un être pur en pratiquant le mode de vie d’un bodhisattva : cultiver et maintenir un bon cœur, puis essayer d’effectuer des actions similaires à celles d’un bodhisattva. Autrement dit, le lotus nous rappelle de ne pas rester un être impur, ignorant, mais de nous efforcer de devenir un être pur en pratiquant le mode de vie d’un bodhisattva.
La coquille de la conque symbolise le dharma joyau, et nous enseigne qu’il nous faut accomplir le dharma joyau, la réalisation des étapes de la voie de l’illumination, à l’intérieur de notre esprit. Ces réalisations nous protègent directement de la souffrance et des problèmes.
Le nœud de l’éternité symbolise une qualité non commune des réalisations de Bouddha, sa réalisation de la sagesse omnisciente, et la bannière de la victoire symbolise une qualité non commune de l’abandon de Bouddha, son abandon des perturbations mentales et des apparences fallacieuses.
Ces deux derniers signes ensemble, le nœud de l’éternité et la bannière de la victoire, indiquent qu’en obtenant le dharma joyau, les réalisations des étapes de la voie de l’illumination, nous atteindrons ces deux qualités non communes de Bouddha.
La roue du dharma indique qu’après avoir atteint les deux qualités non communes de Bouddha, nous avons alors la capacité de conduire tous les êtres vivants à la libération permanente de la souffrance, et ceci principalement en tournant la roue du dharma, c’est-à-dire en donnant des enseignements du dharma. C’est notre but final.
Ainsi les huit signes auspicieux nous montrent comment nous engager, progresser et mener à terme la voie spirituelle. Tout d’abord, il nous faut obtenir les réalisations des étapes de la voie. Grâce à cela, nous atteignons les deux qualités non communes de Bouddha, et grâce à cela, nous avons la capacité de conduire tous les êtres à la libération permanente de la souffrance en donnant des enseignements du dharma, ce qui est notre but final.
Le symbolisme de ce temple, dont les murs sont ornés de ces huit signes auspicieux, nous rappelle donc qu’il nous faut mettre en pratique la signification de ces signes et les intégrer dans notre vie quotidienne.
Au-dessus de chaque entrée se trouvent un cerf, une biche et une roue du dharma et, tout en haut du temple, un vajra. Ensemble, ils symbolisent les étapes de la voie du tantra du yoga suprême. Les huit signes auspicieux représentent la manière de progresser sur la voie bouddhiste en général, et le cerf, la biche, la roue du dharma et le vajra nous enseignent les étapes de la voie du tantra du yoga suprême.
Le cerf symbolise la réalisation de la grande félicité, la biche la réalisation de la vacuité et la roue du dharma l’union des deux. En approfondissant cette union de la grande félicité et de la vacuité, nous atteindrons finalement les cinq sagesses omniscientes d’un bouddha, symbolisées par le vajra à cinq branches.
En résumé, le symbolisme du temple est le suivant : en améliorant les fondements de notre pratique, symbolisée par les huit signes auspicieux, puis en progressant sur la voie spirituelle non commune du tantra du yoga suprême, qui est l’union de la grande félicité et de la vacuité, nous atteindrons finalement les cinq sagesses omniscientes d’un bouddha.
Nous comprenons ainsi que le temple n’est pas un endroit ordinaire, mais qu’il est un lieu très saint.